DAY 7

Kalash Valley – Day 7

Kalash Valley – Jour 7
18.01.2023

C’est reparti pour un tour en montagne en 4X4 bâché. Depuis Chitral, le but est de rejoindre Kalash Valley, perdue dans les montagnes, hors des moyens de communication (Pas d’internet, pas de couverture réseau téléphonique). Pendant 2h30, la route est compliquée, le relief est marqué et l’itinéraire en piteux état.

Sûrement une des routes les plus chaotique que j’ai pu faire lors de mes voyages, à jeux égal avec une certaine sortie au Nepal dans une vallée épicentre du tremblement de terre redoutable de 2015 où j’avais réalisé un petit reportage, mais ça c’est encore une autre histoire.

Dans cette vallée du Pakistan, vit une tribu nommée les Kalashs. Ils vivent en quasi autarcie dans les montagnes. Ils ont une religion unique, croient en un dieu suprême et d’autres divinités mystiques et vénèrent également les fées des montagnes. Ils boivent de l’alcool, dansent et font de grandes fêtes lors des changements de saisons. Ils ont été exterminé du côté Afghan à la fin du 19ème (d’où leur surnom « d’infidèle »(Kafir)) et il ne reste que 4000 Kalashs du côté pakistanais, tous regroupé dans la vallée du même nom. Bref, un minorité très réduite dont la survie au cours des prochaines décennies me semble assez compromise.

Ils ont les yeux très clairs, et seraient les descendants de colons grecs à l’époque d’Alexandre le Grand. Les femmes s’habillent d’une manière spéciale qui caractérise visuellement l’appartenance à cette tribu.
Ces personnes ne sont pas si facile à photographier. De nombreux touristes pakistanais ont un peu abusé de leur patience en les photographiant comme des bêtes de foire. Du coup, leur premier réflexe est de se soustraire à l’appareil. Quelques échanges (traduits), des sourires et des thés offerts me permettent de réaliser quelques portraits.

Mais c’est loin d’être gagné. Et le reportage que je pensais réaliser sur ce peuple unique, semble s’éloigner un peu à chaque refus, toujours bienveillant. Pour les scène de vie sur le vif, c’est compliqué, comme partout au Pakistan, d’ailleurs. Je suis le seul touriste, donc on me voit arriver à des kilomètres à la ronde avec mes mitaines, mon sac à dos et ce magnifique coupe vent bleu que je regrette amèrement d’avoir emmené.

Avec en plus le gros moyen format accroché à mes mains et la gestions des pelloches toutes les 16 images (sortir la pellicule, la coller, la noter, la ranger, en ouvrir une nouvelle, la fixer dans le chargeur, vérifier son pose mètre etc..) je suis un éléphant bleu tout mou que tout le monde regarde réaliser ses petits gestes techniques, mais au combien sacrés.

J’ai la chance de faire du homestay dans une famille et je partage donc leur quotidien et leurs repas.
Ils me logent dans une sorte de petite cabane en bois avec attention, roulement de tambour, un poêle à bois à 2m d’une mousse au sol. Je deviens donc officiellement l’homme le plus heureux de la Kalash Valley. J’ai chaud, j’ai le ventre plein et les fées me guettent pour un sommeil lourd et réparateur.

Kalash Valley – Day 7
January 18, 2023

It’s time for another mountain ride in a covered 4WD. From Chitral, the goal is to reach the Kalash Valley, lost in the mountains, cut off from communication (no internet, no phone network coverage). For 2.5 hours, the road is complicated, the terrain is rugged, and the route is in poor condition.

Surely one of the most chaotic roads I have ever taken on my travels, on par with a certain outing in Nepal in a valley at the epicenter of the dreaded 2015 earthquake where I had produced a small reportage, but that’s another story.

In this valley of Pakistan, there lives a tribe called the Kalashs. They live almost entirely self-sufficient in the mountains. They have a unique religion, believe in a supreme god and other mystical deities, and also worship mountain fairies. They drink alcohol, dance, and have big parties during seasonal changes. They were exterminated on the Afghan side at the end of the 19th century (hence their nickname « infidel » (Kafir)) and there are only 4,000 Kalashs left on the Pakistani side, all gathered in the valley of the same name. In short, a very small minority whose survival in the coming decades seems somewhat compromised.

They have very clear eyes and are said to be descendants of Greek settlers during Alexander the Great’s time. Women dress in a special way that visually characterizes their belonging to this tribe. These people are not easy to photograph. Many Pakistani tourists have abused their patience by photographing them like circus animals. So their first instinct is to avoid the camera. A few exchanges (translated), smiles, and offered teas allow me to take some portraits.

But it’s far from easy. And the reportage I thought I would make on this unique people seems to be slipping away with each kind refusal. For live scenes of life, it’s complicated, as it is everywhere in Pakistan. I’m the only tourist, so I can be seen from miles around with my mittens, backpack, and this beautiful blue windbreaker that I bitterly regret bringing.

Plus, with the large medium format camera attached to my hands and the management of the film every 16 images (taking out the film, sticking it, noting it, storing it, opening a new one, fixing it in the charger, checking its light meter, etc.) I am a big blue elephant that everyone watches perform its little technical gestures, but how sacred they are.

I’m lucky enough to be homestaying with a family, so I share their daily life and meals. They accommodate me in a sort of small wooden cabin with care, drum roll, a wood stove 2m from a mossy floor. I officially become the happiest man in the Kalash Valley. I’m warm, I’m full, and the fairies watch over me for a heavy and restorative sleep.

Smartphone photos & videos